Biographie des IPA & autres acronymes

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Aujourd'hui, les IPA sont devenues une constante du paysage de la bière artisanale, connue aussi sous le doux nom de Craft Beer (même si finalement, les deux veulent dire absolument la même chose, seule la langue change).

Mais pouvons-nous honnêtement dire que nous savons tout de cette bière que l'on commande en terrasse comme on commanderait un Coca ? La vérité, c'est qu'avec le développement du mouvement de homebrewing, de multiples sous-catégories des IPA ont fait leur apparition : micro NEIPA, Session IPA, NEIPA, West Coast IPA... Il devient difficile de s'y retrouver. Vous ne trouvez pas ? Mais n'ayez crainte, les Bulleuses sont là pour vous aider à éclairer vos lanternes et à retrouver le chemin ! 

L'origine : Ale, Pale Ale et développement 

Si vous êtes un bingeur (ou quelqu'un qui aime bien passer ses dimanche après-midi devant une bonne série), vous savez certainement qu'il y a bien des années, bien des siècles même, la bière était plus communément appelée Ale, surtout en anglais. Il s'agissait alors d'un breuvage à la couleur très foncée. Jusqu'au XVIII° siècle, où une nouvelle méthode de séchage du malt permit aux brasseurs de mieux contrôler les processus de torréfaction et de préparation et, ainsi, de finir avec un produit plus clair avec une nouvelle texture plus liquide, moins crémeuse et de nouvelles saveurs, plus fines. L'Ale est ainsi devenue Pale Ale, toujours assez foncée car bien maltée mais plus claire que ce qu'elle était avant. Les années passant, cette nouvelle bière a fini par conquérir le monde. 

Bon, d'accord, peut-être pas le monde. Mais les Indes et ses colons britanniques se découvrirent une passion pour cette nouvelle décoction de plantes pétillante. Seul problème ? Les fameuses Pale Ale ne tenaient pas le voyage : pas d'avion à cette époque et si cinq semaines sur un bateau pouvaient être éprouvantes pour les hommes...imaginez donc pour des bières ! Mais, finalement, et comme souvent, c'est ce problème qui est à l'origine de cette tendance actuelle qu'est l'IPA. 

Des brasseurs se sont penchés sur le souci de conservation pour permettre aux Pale Ale de tenir le voyage. Ils n'ont pas mis longtemps à trouver une solution qui finit par satisfaire tous les partis. 
Le houblon étant, à l'origine, une plante antibactérienne pourvue de vertus conservatrices, la décision d'en mettre plus s'est naturellement imposée. Et parce que deux précautions valent mieux qu'une, ils ont également choisi d'augmenter les taux d'alcool en utilisant plus de sucre. 

Que l'IPA soit. 

Et l'IPA fût. 

Renaissance d'un genre

Qui dit plus de houblons dit plus de goût et plus d'amertume, qui dit plus d'alcool dit...plus d'alcool. On sait tous ce que cela signifie : plus de fun, moins de souvenirs. 

Si l'IPA a disparu des comptoirs pendant de longues années, on peut assurément dire qu'elle y est revenue, plus star que jamais ! 

Aux Etats-Unis, la prohibition (mais si, vous savez, cette période cauchemardesque pendant laquelle l'alcool était interdit ?) a terminé d'enterrer ce style que l'on affectionne tant aujourd'hui. C'est dans les années 70 que l'explosion des microbrasseries en Amérique a remis l'IPA au goût du jour avec la réapparition de vieilles recettes. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on pense souvent que les IPA viennent des Etats-Unis. Mais maintenant, vous savez qu'il n'en est rien ;) 

Le paysage actuel

L'explosion du mouvement de Craft Beer a fini par franchir l'Atlantique et par nous atteindre de plein fouet. Avec lui, une multitude de nouveaux styles sont nés, souvent dérivés de l'IPA et c'est d'ailleurs la raison de cet article : éclairer un peu le paysage actuel et les multitudes de vues qu'il peut nous offrir.

Commençons déjà par distinguer deux types d'IPA

D'abord, nous avons la West Coast IPA. Naturellement, elle provient de la partie Ouest Américaine (donc vers la Californie, pour ceux d'entre vous qui, comme moi qui vous écris, ne seraient pas très calés en géographie). C'est un style qui utilise le houblon comme amérisant et dans cette catégorie, on distingue deux sous-genres assez évident : l'un qui va pousser l'amertume jusqu'à ses limites, l'autre qui va rester sur de l'amertume modérée. La première est particulière et ne plaira pas à tous les palais mais elle vaut le détour et il est intéressant d'observer tout ce qu'il est possible de faire avec une simple plante comme le houblon. La deuxième, en revanche, est assez complexe car malgré une amertume toujours élevée, elle propose des saveurs fruitées dues aux houblons également (c'est fou, on leur doit tout à ces petits cônes !) ainsi qu'un fond relativement malté.

De l'autre côté, littéralement, on trouvera les East Coast IPA, qui, elle, et malgré une amertume caractéristique des IPA, jouera plutôt sur le côté aromatique du houblon. Très souvent, ce seront des bières houblonnées à cru (HAC en français ou Dry Hopped en anglais, parfois Double Dry Hopped, ce qui signifie houblonné deux fois à cru), ce qui permet de délivrer toutes les saveurs du houblon. Ca va donc être une bière plus fruitée et plus douce. 

C'est donc assez simple. IPA amère = West Coast IPA et oui, vous allez pouvoir frimer car c'est rarement inscrit sur les étiquettes ;) Par exemple, Alice The Dog est une West Coast IPA de la brasserie espagnole La Calavera mais vous ne trouverez cette appellation nulle part sur l'étiquette, ce qui n'est pas une raison pour ne pas la tester puisqu'elle est excellente et modérément amère !  Et si vous voulez tester la petite sœur de l'Est, c'est par ici avec L'Amère du Nord, des Lillois Brique House (et cette fois, c'est inscrit sur la bouteille!). 

Style sous-jacent à l'East Coast IPA, nous trouvons... roulements de tambours... la très appréciée...

NEIPA ! Ou New-England IPA. Dans la même lignée que la East Coast IPA, c'est un style qui va favoriser le côté aromatique du houblon mais un ajout de blé ou d'avoine lui confèrera plus de douceur ainsi qu'une couleur un peu trouble et une texture juteuse. Très facile à boire, très fruitée et peu amère, la NEIPA, c'est l'alliée parfaite des fins de journées d'été.

Les Bulleuses vous suggèrent deux NEIPA un peu différentes : la Juice Junkie de la brasserie Brussels Beer Project, très fruitée et très douce, ou la NEIPA de la brasserie Orbital, un peu plus amère et sèche. Bien sûr, nous en avons bien d'autres sur notre site qu'il ne faut pas hésiter à aller consulter ICI ;)

Toujours plus...mais parfois moins !

Voilà déjà un tableau général bien brossé. Les IPA et les NEIPA n'ont pratiquement plus de secret pour vous. 

Vraiment ? 

Vous avez cru que ça s'arrêtait là ? Jamais ! 

A tous les amoureux d'IPA, vous le savez certainement, il existe aussi... Les Double IPA ! Rien de très mystérieux à leur sujet, ce sont des IPA doublées : deux fois plus de houblons pour deux fois plus de sensations ! 
Et nous vous recommandons chaudement cette petite pépite en vous incitant à ne surtout pas faire attention à son nom provocateur, j'ai nommé... l'Urine de la brasserie du Borinage ! 

Mais à côté, nous avons aussi les... Session IPA et les Micro NEIPA, des "mini-IPA/NEIPA", avec un taux d'alcool plus léger (entre 3 et 5%) pour tout autant de houblons. Des saveurs, des houblons pour moins d'alcool...et donc moins de gras sur les hanches ;) 

Pour une bonne Session rafraîchissante et fruitée, nous vous recommandons la Sun Of A Beach, pleine de soleil et de saveurs, de la brasserie Belafonte. Pour une micro-NEIPA, c'est une bière "de descente" de la brasserie Piggy Brewing que nous vous incitons à goûter au plus vite, la Drink With The Flow, une bière ultra légère mais ultra savoureuse !

De quoi satisfaire les appétits les plus voraces...et de quoi éviter les migraines et les traditionnels "je ne boirai plus jamais!". 

Venez plutôt buller aux Bulleuses ;) 

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